Jingjing Chen / Chine / 1h12
Synopsis
« L'industrie des mères-porteuses a tissé un réseau sur toute la planète grâce à la mondialisation. En parallèle, le discours publique est gangréné de jugement et de culpabilisation. Tout est brutalement étiqueté, classifié et stéréotypé — les femmes y compris. [Voici] une œuvre modérée, sans militantisme ni critique acharnée. Mais pas moins pertinente. »

Le long-métrage de Jingjing Chen étonne par son concept. Construit comme un semi-drame semi-documentaire, « Bespoke ART » met en scène plusieurs personnages, tous campés par la réalisatrice elle-même, venant nous livrer leurs témoignages au sujet de la GPA. Un objet assez expérimental, au démarrage pas facile d’accès. Le spectateur se sentira perdu durant, disons, les 20 premières minutes, ce qui n’est pas négligeable. Mais au fil des monologues et des situations, les liens se créent. Les personnages sont tous intéressants et crédibles. Nous aimons particulièrement Jessica pour le cynisme de ses répliques, et Rosa pour son ambivalence et certains moments d’émotion.
La technique générale est plutôt humble. Si l’image reste sympathique, le son est hélas régulièrement raté (les prises voix). Le rythme est calme sans verser dans la lenteur, à l’exception de la scène de l’accouchement qui (à notre avis) s’étire trop et s’avère peu nécessaire, en tout cas paradoxalement peu percutante comparée au reste.
Cependant le film s’achèvera avec un beau point d’orgue, sur un grand plan-séquence frappant. La multiplicité des points de vue présentés jusqu’alors et l’ouverture finale explicite du thème encouragent à la nuance et posent de bonnes questions. On repartira avec une double admiration pour le jeu de l’actrice et la qualité globale de l’écriture.

Conclusion
Une performance atypique qui ne pouvait qu’attirer notre attention.
O.N-P.
« Bespoke ART » est en sélection officielle de la deuxième édition du Little Croco Festival, nommé dans la catégorie Long-Métrage.

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