Domiziano Cristopharo / Italie / 1h07
Synopsis
"Dans un futur proche, la société NOVA cherche à cacher des systèmes sophistiqués de contrôle de la pensée dans ses jeux-vidéos. Silver02, leur meilleur programmeur, est intercepté par des Hackers rebelles qui veulent déjouer le plan NOVA. Déjà affaibli par l’usage de drogues hallucinogènes, l’esprit de Silver02 commence à vraiment mélanger le réel et le virtuel."
Une fois la sélection faite, il a fallu choisir le film qui inaugurerait les chroniques de notre Première Edition. Un qui engloberait clairement ce que l’on aime et veut défendre avec ce festival : de la volonté créative, une identité forte, quelques imperfections aussi… ? « Blue Sunset » s’est révélé le candidat idéal.
Domiziano Cristopharo met toute sa passion dans cette œuvre singulière. On aime le concept punk sans compromis, l’esthétique 80’s, le côté gore, la folie générale. Le mélange d’effets pratiques et numériques 3D fonctionne, renforçant l’aspect hypnotique et irréel de l’ensemble. Les maquillages et les accessoires sont aussi très bons.
L’histoire perd le spectateur — difficile de dire s’il s’agit d’un bon ou d’un mauvais point. Les séquences et détails qui sont là pour la provoc’ et l’imagerie anticonformiste sont sympas (vous aurez votre lot de clins d’œil nihilistes, thèmes de science-fiction, drogue, vaginette et personnage qui mange à poil sur les chiottes) ; mais au fil du récit il devient difficile de s’identifier à quoi que ce soit. Au premier visionnage, certains d’entre nous avaient même eu du mal à admettre que plusieurs personnages étaient joués par le même acteur (Daniele Arturi). En fait, le scénario semble hésiter entre histoire construite ou trip total, et échouera donc à trouver une conclusion satisfaisante.
Le son nous a séduits sur deux points : la superbe musique, et le traitement inventif et spécial des voix de certains personnages. Les bruitages restent timides, voire manquants parfois. Quant à l’image, on ne pourra nier que les couleurs sont bien travaillées. Certains cadres presque amateurs cassent un peu l’univers, notamment sur les larges. Heureusement les gros plans, très efficaces, et les valeurs moyennes ont été privilégiés au montage.
Ce qui est sûr, c’est que le tout reste assez unique et imprime la rétine, le tympan et l’esprit. Ce genre d’expérience indépendante manque au cinéma !
Conclusion
Un réalisateur qui impose sa patte à tous les niveaux, pour un objet artistique dont la folle liberté, si elle ne conviendra pas à tout le monde, ne manquera pas de vous intéresser par son mordant.
O.N-P.
« Blue Sunset » est en sélection officielle de la première édition du Little Croco Festival, nommé dans la catégorie Sci-Fi/Fantastique.
Bande-annonce :
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