Andy Bowles / Etats-Unis / 1h05
Synopsis
Courtier immobilier, Richard Gates organise la vente d'un immeuble. Il va faire la rencontre de Kate, la dernière locataire... qui ne semble pas enchantée à l'idée de déménager.
« Dungeon » a été le premier thriller de notre sélection, ce qui lui confère une saveur particulière. Et nous avons beaucoup à en dire !
Points très positifs
Déjà, il s’agit d’un thriller classique à l’Américaine. Une mise en scène simple, un pitch direct : on a la réconfortante sensation d’être accueilli en terrain connu. Le scénario pose les bases, développe un mystère, et ouvrira sa dernière partie avec un petit retournement de situation sympathique. Quelques touches d’humour noir par-ci par-là ponctuent le récit sans le parasiter, ce qui est toujours agréable.
On notera une galerie de personnages secondaires étonnamment bons. En très peu de temps d’écran, on s’attache aussi bien à la secrétaire volontaire qu’au commissaire au cœur tendre ou qu’au coiffeur loufoque. Nous avons particulièrement aimé la juste prestation de Victoria Meade en détective à la fois forte et dépassée. Le naturel de Sheldon J. Nicholas Jr était aussi un atout du casting.
Dans la forme, le bon point majeur ira aux décors : bureaux, appartements, quelques extérieurs, et bien sûr les sous-sols — le film ne lésine pas.
Et de façon générale : la bonne volonté est flagrante. Une histoire racontée avec passion, voilà qui ne pouvait que nous séduire !
Ce que nous aimons moins
Soyons justes, l’écriture n’a pas que du bon. On ne sera pas à l’abri de deux ou trois incohérences, notamment certains personnages qui, après telle ou telle mésaventure grave, poursuivent l’histoire dans un état clairement inadapté. En outre, certaines répliques tombent à plat (décrivent ce qu'on voit ou rappellent ce que l’on vient de voir, personnage qui pense tout haut).
Ce manque de subtilité, on le retrouve à d’autres niveaux. On aurait apprécié plus de nuance chez le trio de tête dont le jeu est parfois forcé. Le montage n’aide pas non plus : tantôt mollasson (certains dialogues ou actions auraient dû être plus rythmés) tantôt extravagant (la façon d'inclure des flash-backs).
Dernier bémol flagrant : les voix sonnent souvent détériorées.
Là où on reste mitigé… !
Tout cela mène à certaines scènes inégales dont nous n’arrivons pas à dire si nous les trouvons réussies. La séquence du « You're lucky that you're still alive » par exemple use de grosses ficelles, mais l’actrice les adoucira avec une émotion plus contenue sur certaines répliques (Faith Stanek aura d’ailleurs quelques moments de grâce tout au long du film). Quant au héros Richard, il aurait gagné à être développé sur une ou deux scènes supplémentaires avant l’élément perturbateur pour qu’on s’identifie davantage.
Entre deux faiblesses techniques, on trouvera aussi des images plus inspirées (mouvements de caméra et zooms maîtrisés), et une musique correcte mais discrète. Quelques risques pour ajouter de la personnalité au tout n’auraient pas nui. Le plan final conclura cependant le film en beauté, simple et évocateur.
Conclusion
Ce n’est pas parfait, mais ne perdons pas de vue l’essentiel. A-t-on passé un bon moment en découvrant « Dungeon » ? Oui. Le plaisir était-il de retour au deuxième visionnage pour cet article ? Totalement. L’implication d’Andy Bowles & son équipe fait mouche, et ce petit film d’une heure tout juste ne manque pas d’intérêt. À quand un prochain ?
S.I.
« Dungeon » est en sélection officielle de la première édition du Little Croco Festival, nommé dans la catégorie Thriller.
Bande-annonce :
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