Francesco Bernardini / Italie / 44 minutes
Synopsis
Le frère d’Anna est un Hikikomori : il ne sort jamais de sa chambre, se réfugiant du monde derrière son ordinateur. Mais il suffit de peu pour enrayer ce fragile équilibre ; le passé surgit et provoque une explosion de folie dans le présent...
S’il y a une chose qu’on ne peut retirer à « Hikikomori », c’est qu’il essaie d’embrasser à fond son concept. Il se trouve que la plupart des Crocos aiment les films d’horreur Italiens. Notre impression sur celui-ci restera bonne, quoique mitigée.
Ce qu’on n’aime pas
Difficile de passer à côté du gros problème du film : le son. Les voix sont, la plupart du temps, horribles à l’oreille... Un côté amateur qui enlève hélas de la crédibilité à l’ensemble.
Autre défaut, moins grave : un certain manque de subtilité. Autant si l’écriture semble parfois plate, cela est à attribuer aux codes (les dialogues superficiels sont constitutifs du genre) ; autant nous n’avions pas besoin d’autant de plans outranciers sur des DVDs de Dario Argento.
Ce qu’on aime
Tous les choix sont extrêmement cohérents. On pensera parfois à « Inferno » (1980) et à « Profondo Rosso » (1975), ce qui n’est pas peu dire ! La photo d’Andrea Righi est réussie, avec les lumières colorées que l’on était bien sûr en droit d’attendre, et des cadres toujours intéressants. Dans la même veine, les musiques sont parfaites.
La réalisation suit sa logique jusqu’à la direction d’acteurs, qui contribue aussi à l’ambiance. On se croirait réellement dans un classique des années 80. Nous avons un peu attaqué la facilité de l’écriture dans la section précédente, mais elle fonctionne assez bien — les scènes avec le docteur, par exemple, pourraient apparaître telles quelles dans un script d’il y a quarante ans.
Dernier compliment pour le montage, très adéquat, qui accompagne la dimension irréelle et cauchemardesque construite par tout le reste.
À double tranchant
Le scénario ambigu conserve des zones d’ombre, ce qui sera comme souvent un bon ou un mauvais point selon le spectateur. Nous le soulignons car il s’agit ici d’un aspect prégnant. Un second visionnage permet toutefois de mieux envisager certains liens de cause à effet (pour nous en tout cas, il fut plus satisfaisant que le premier).
Conclusion
Francesco Bernardini signe ici un petit film plein de bonne volonté. L’exécution imparfaite en laissera certains de côté, mais cet univers rétro, sombre et contemplatif intéressera les amateurs d’identité forte.
U.N.
« Hikikomori » est en sélection officielle de la deuxième édition du Little Croco Festival, nommé dans la catégorie Moyen-Métrage.
Bande-annonce :
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