Lucho Villegas / Chili / 1h43
Synopsis
Daniela déambule dans Santiago à la recherche de "La Ciudad de los Cesares", un étrange film chilien disparu. Elle rencontre Bárbara et Manuel, qui vont la soutenir dans sa quête. Musique et amitié au programme !
À première vue ce long-métrage de Lucho Villegas ne paie pas de mine, mais en réalité les plaisirs qu’il vous réserve sont subtils. Et nous avons été surpris au second visionnage, plusieurs mois après le premier, de nous souvenir encore de presque chaque élément de ce récit où la musique tient une place centrale (d’ailleurs, le film s’ouvre sur un prologue chanté en gros plan à la guitare).
Tout ce qu’on a aimé
La réalisation est humble mais maîtrisée. « La Ciudad de los Cesares » adopte une esthétique presque reportage, ici très astucieuse, au son comme à l’image. Exception surprenante : une scène onirique en plein milieu, inattendue mais qui arrive à point nommé (plus une belle image post-générique).
L’histoire est plaisante à suivre. Une petite enquête où les dialogues annexes seront finalement tout aussi intéressants, notamment les discussions sur l’art. Le scénar ajoute çà et là des petits détails sympas. Nos scènes préférées : celles qui mettent en avant une mystérieuse photo retrouvée, le poème en public, la technique de la pensée magique, le running-gag du vélo. La morale et la fin sont aussi très satisfaisantes.
Au casting, tout va bien. Les acteurs sont tous très naturels. Nous avons particulièrement apprécié le personnage de Manuel (Hernán Cubillos González).
Imperfections sans conséquence
Deux ou trois scènes auraient pu se terminer un peu plus tôt, et les digressions se font parfois longues (en tout cas, celles qui s’éloignent de l’héroïne ou du sujet principal). Les interludes musicales sont aussi redondantes (en soi l’idée n’est pas mauvaise, mais peut-être pas avec des chansons et cadrages similaires…). Dans l’ensemble on notera quelques choix de montage peu judicieux (certains fondus).
Dernier parti-pris étonnant du scénario : le personnage de Daniela (Elisa Osorio Rivera), plutôt passive et presque impersonnelle sur les deux premiers tiers du film — attachante mais placide, moins protagoniste qu’observatrice. Mais elle s’impliquera émotionnellement mieux dans la dernière partie de l’histoire.
Conclusion
Un bon film à la fois feel-good et philosophique, intelligent de bout en bout, que nous avons aimé découvrir et revisionner. À voir.
S.I.
« La Ciudad de los Cesares » est en sélection officielle de la première édition du Little Croco Festival, nommé dans la catégorie Musical.
Bande-annonce :
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