PASSION MUTILEE
- thelittlecrocofest
- 8 déc.
- 2 min de lecture
Mélanie Foucault / France / 16 minutes
Synopsis
“Un garçon et une fille dans un bar ne s’entendent plus. Au travers de sa voix-off, des flash-backs de sa vie à lui nous parviennent — un quotidien où règnent humiliation et violence ordinaire.”

Fort de son sujet de fond plutôt glaçant, « Passion Mutilée » surprend par sa forme de court-métrage arty à l’ancienne. Un choix appréciable, mais à l’origine aussi bien de qualités que de défauts. Les effets de montage en eux-mêmes sont sympathiques, comme l’ouverture et la fermeture du premier et du dernier plan. Mais certains (les surimpressions, les jump-cuts) auraient gagné à être davantage dosés, par exemple en se contentant de ponctuer plutôt que d’insister en longueur sur des émotions ou des situations déjà parfaitement palpables. D’autres (les ralentis saccadés) apparaissent même superflus. En résulte par endroits un manque de subtilité qui peut affaiblir le propos.
Dans la même veine : la structure globale étonne, en bien ou en mal. Au premier visionnage nous étions déconcertés par la gestion du son durant les deux premières minutes, à l’issue desquelles le spectateur peut enfin comprendre qu’il s’agit d’une distanciation pour permettre la narration en voix-off (ainsi que la représentation des deux protagonistes qui ne « s’entendent » pas, même quand ils restent muets). Dans ces conditions, nous ne pensons pas que cette longue intro ait été un parti-pris judicieux. À l’inverse, même si le format de l’épilogue post-générique n’est théoriquement pas des plus adéquats (3 minutes, c’est pas rien... et surtout sur un film d’un quart d’heure !), la séquence en elle-même est suffisamment bonne pour nous captiver jusqu’au bout et nous faire percevoir cette bizarrerie de construction comme une originalité positive.
Indéniablement, le tout a été réfléchi. Des petits détails intéressants se glissent ici et là, tels que symboliques de couleurs (la voiture, les fleurs) ou titres subliminaux (posters, livres). Nous trouvons aussi très belle l'affiche du film lui-même (ci-dessus). Dommage que cette recherche ne se soit pas étendue aux cadrages, un peu trop sages. Cette photographie parfois impersonnelle, avec quelques ratés (flous techniques), plus quelques bruitages manquants, confèrent à l’ensemble un aspect un peu fauché qui aurait pu être évité.
Le meilleur du film réside finalement dans son casting performant, avec en tête son acteur principal Maxime Pipet. Notons que c’est lui qui a écrit le solide texte narré tout au long du film, un autre bon point infaillible.

Conclusion
Très chouette potentiel pour un court-métrage maladroit et charmant.
G.W.
« Passion Mutilée » est en sélection officielle de la troisième édition du Little Croco Festival, nommé dans la catégorie Drame.




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