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ZIMMEDARI UMEED AZADI SANDYEEP

thelittlecrocofest

Garvit Singh / Inde / 2h04

 

Synopsis

Sandeep, 28 ans, reçoit un coup de téléphone de son père, qui lui demande de revenir à la maison pour quelques jours. À contrecœur, Sandy accepte de quitter la ville et s'embarque dans ce road-trip avec son ami Vikram. Leur trajet prend un tournant inattendu lorsque Sandeep tombe sur Bablu, son ennemi juré d’enfance, ravivant souvenirs enfouis et peurs du passé.

 


 

Jamais nous n’avons pris autant de notes pour préparer une chronique. Il sera ici plus dur que d’habitude de ne pas spoiler, mais nous nous y efforcerons au maximum. ZUAS, que l’on trouve aussi latinement orthographié « Zimeddari... » ou « Zimedaari Umeed Azadi aur Sandyeep », a pour titre anglophone « Echoes of Everything ». Les deux sont astucieux mais nous lui préférerons son titre d’origine, un peu plus précis sur ce que nous réserve l’histoire.

Le scénario et son traitement insufflent au film une personnalité très forte. À force d’allégories, de scènes parfois remontrées sous un point de vue différent, et de malins parallèles passé/présent, ZUAS fera à coup sûr travailler votre cerveau. Le long-métrage est complexe... Peut-être trop ? En tout cas il l’assume, et les conséquences pour le spectateur sont à double-tranchant.





Ce qui est en demi-teinte


Parfois, ce sera subjectif. À tout vouloir interpréter, on peut terminer sur un certain état de frustration. Nous avons aimé la fin, mais la moitié d’entre nous voient dans le dernier plan une forme de statu quo qui affaiblit le cheminement effectué, lequel aurait pu trancher sur quelque chose d’un peu plus définitif ; les autres Crocos y voient en revanche une conclusion suffisamment explicite... Le débat est ouvert.

D’autres fois, c’est factuel. Obscur et riche, le concept prend tellement de place qu’il peut diminuer l’identification, là où quelques scènes supplémentaires hors symbolique, plus concrètes et sensibles, auraient aidé. Prisonniers du scénario, les personnages touchent plus sur des moments ciblés que sur la globalité. Il faut aussi accepter que certains (comme Guddu ?) puissent rester des énigmes.


La réalisation est bonne mais on ne peut s’empêcher de hausser les sourcils devant certaines mises en situation très statiques, où un personnage agit tandis que les autres restent en standby comme s’ils attendaient que le film continue (le pneu, la réunion nocturne chez le père...) — un anti-naturel voulu mais pas commun. Dans la même idée, plus fâcheux : les scènes d’action ou de bagarre tombent à plat, peu énergiques.


N.B. :  En préparant cet article, nous avons eu la surprise de découvrir une seconde version, tronquée d’environ 4 minutes aux deux tiers du film, supprimant une scène cruciale entre Sandeep et Bablu. En l’occurrence, l’option avec le plus de matière possible nous semble préférable !

 



 

Ce qu’on adore


Malgré tout, les points soulevés dans notre premier paragraphe ne plombent pas le film, car la conséquence globale est une constante variation de ton très agréable qui nous mène de surprise en surprise. ZUAS regorge de qualités, dont certaines que nous avions cru être des défauts avant la fin de notre premier visionnage... Purée, c’est fort !


Dans la forme, des « maladresses » de montage, comme le fait de ne jamais voir suffisamment certains éléments — le couteau, le carnet — avant qu’ils ne soient résolus, trouvent en fait un sens. L’attention est maintenue, et le spectateur restera en alerte pour déceler le moindre indice... Et selon qui vous êtes, vous ne serez pas accaparés par les mêmes choses (fun-fact : un de nos membres a quand même mis presque la totalité des 2 heures à réaliser que le personnage de Bablu portait certaines tongs... alors que le film met plusieurs fois l’accent dessus !).

Dans le fond, idem. Exemple : lors d'une certaine circonstance que nous ne détaillerons pas, deux personnages se retrouvent, et le jeu comme l’écriture de la scène semblent à côté de la plaque... Mais ce qu’on détectait instinctivement comme une « erreur » s’avère d’une logique évidente dès le deuxième visionnage. Plus on ressasse le film, plus des axes d’interprétation s’éclaircissent (la signification du Swaroop, ce que représentent certains personnages comme le Grand Homme ou Pandey Ji, les interactions Grand Homme/Vikram ou Vikram/Bablu, des détails délicieux comme ce qui déclenche le saignement d’oreille de Bablu ou les différentes sonneries de portable de Sandy...). La mécanique du personnage du père (dans son comportement envers son fils & ses interactions avec Pandey) est également bien huilée dans sa façon dont elle influence l’histoire.


Nous avons émis quelques réserves en première partie sur le traitement des protagonistes, mais nous ne tarirons pas d’éloges sur le casting. Si les personnages ne sont pas toujours attachants, tous les acteurs le sont sans conteste, charismatiques et impliqués. Akash Mahamana notamment est assez impressionnant.


Un mot pour terminer sur la technique globale : c’est souvent sobre, mais maîtrisé. La musique est discrète, l’image belle, les plans intéressants ; rien à redire de ce côté. La passion de toute l’équipe aux manettes transpire de bout en bout.

 

 


Conclusion

Fascinant et addictif : chaque visionnage appelle le suivant. Garvit Singh livre un objet fiévreux au bestiaire de personnages ambigus et aux thèmes soit francs (identité, liberté, attentes traditionnelles) soit sous-entendus (chut). Que cela nous ensorcelle ou nous perde, on ne peut rester de marbre.


S.I.


 

« Zimmedari Umeed Azadi Sandyeep » est en sélection officielle de la deuxième édition du Little Croco Festival, nommé dans la catégorie Long-Métrage.

 

Bande-annonce :



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